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Shafiq Sarsar : la participation des jeunes est un besoin urgent

Shafiq Sarsar, président de l’Instance Supérieure Indépendante pour les Elections (ISIE) et professeur de droit public à la faculté des Sciences Juridiques et Politiques de Tunis, a déclaré que les élections municipales sont d’une particulière importance dans les régimes démocratiques puisque roues motrices de tout développement. Sarsar a résolument souligné que nulle démocratie ne réussisse que sur un fondement solide, à savoir la consolidation d’une démocratie locale et d’une démocratie participative où chaque citoyen sera un membre efficace et un partenaire actif dans la prise de la décision.

Comparativement aux élections précédentes organisées par l’ISIE, Sarsar a trouvé plus compliquées et encore plus difficiles à préparer, organiser et superviser les élections municipales. Raison cependant très simple: le nombre très élevé des circonscriptions électorales (350 au total) et le nombre limité d’électeurs dans certains milieux par rapport au nombre des habitants et d’électeurs inscrits.

Problématique de la réticence des jeunes

Le phénomène de la réticence des jeunes dans les échéances électorales est un phénomène mondial. En Tunisie néanmoins, a continué Sarsar, ce phénomène dépasse le taux et les pourcentages exprimant la réticence des jeunes de prendre part dans la vie politique dans d’autres régions du monde. Cela s’explique au premier abord, a dit-il, par la nature des problèmes rencontrés par la jeunesse tunisienne; des problèmes qui varient en fonction de la situation politique, économique et sociale dans le pays.

Au sein de l’ISIE, a affirmé Sarsar, l’on a compris à la lumière des études et analyses faites et réalisées par certaines associations et organisations de la société civile qu’essentiellement le manque de confiance aux politiciens et aux élites dirigeantes est à l’origine de la réticence des jeunes de la vie poiltique. Une réalité de lourd impact qui a engendré et éventuellement installé chez les jeunes un désespoir et une sorte de déconvenue. La jeunesse a conséquemment perdu espoir dans la possibilité d’un changement réel à travers des élections.

La puissance de la révolte

Un jeune est naturellement une puissance de révolte et de rejet, a ajouté Sarsar. Il faudra cependant que cette énergie soit convertie en une puissance de changement, il faudra que cette capacité de refuser et de rejeter soit orientée vers un rejet positif pour que le pays bénéficie de cette énergie des jeunes. Le rejet négatif, a dit Sarsar, rendra plus lourd le fardeau et plus lourd l’héritage d’aujourd’hui que ces jeunes subiront eux-mêmes les conséquences dans un avenir proche.

Le rôle de la société civile

Sarsar a apprécié le rôle central joué par les organisations de la société civile en Tunisie et de certaines associations pour la consécration des valeurs de la citoyenneté et pour le soutien du processus de la transition démocratique. Il a notamment salué les efforts de la Fondation Jasmin pour la Recherche et la Communication et les membres responsables dans le projet Youth Act, soulignant son soutien à la campagne opérationnelle de sensibilisation, qui a été lancée dans cinq régions sur le grand Tunis et qui vise à sensibiliser plus de 60 mille citoyens issus de ces régions et localités afin de les inciter et les exhorter à une participation plus efficace sous l’étendard de la gouvernance locale.

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