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Entretien avec Meherzia Labidi, vice-présidente de l’Assemblée Nationale Constituante

Pourquoi la Tunisie a choisi d’avoir une Constitution écrite par une assemblée nationale constituante élue et non un comité d’experts ?

Cela ressemble plus au peuple tunisien. Les élus qu’il a envoyé ici par le biais des élections d’Octobre 2011 devaient écrire cette constitution afin de respecter les demandes révolutionnaires. Il nous fallait discuter afin de pouvoir bâtir une constitution ensemble et ce malgré toutes les embûches et le retard que nous avons dû gérer.

Ce processus reflète la diversité des Tunisiens et a permis les ajustements qui feront que chacun aura sa place dans cette société. Il exprime aussi leurs peurs de retour à la dictature, la peur d’être le parent pauvre de cette constitution, la peur de l’autre tunisien, celui qui vient de l’étranger, celui qui n’est pas aussi tunisien que moi, celui qui ne me ressemble pas.

Mais, je tiens à rappeler que cette constitution n’a pas été uniquement écrite par les députés. C’est une œuvre commune aux députés et à la société civile dans son ensemble et cela très peu de pays l’ont fait. Nous avons pu conduire un débat national sur la Constitution avant sa promulgation. Nous avons été à la rencontre des Tunisiens en organisant 24 meetings en Tunisie et 16 à l’étranger avec les membres de la diaspora.

Les représentants des associations, des organisations nationales et internationales, les représentants des femmes, des droits de l’enfant, les handicapés, les défenseurs de l’environnement, les représentants de l’armée, tous ces gens-là ont été entendus par les 6 commissions constitutionnelles.

Les experts ont aussi contribué à ce travail en accompagnant toutes les étapes de la rédaction. Au début c’était des discussions, comme on partait d’une feuille blanche, toutes les suggestions étaient possibles et ils ont participé à organiser nos débats. Vous vous rappelez la fameuse phrase du grand juriste Iyadh Ben Achour : « cette Constitution, je lui donne 0/20 », depuis il a changé, il a donné un 10/20 puis, il paraît qu’aujourd’hui, nous avons une moyenne honorable.

Le vrai brouillon de la Constitution, d’Avril 2013 a été revu et corrigé. Le premier projet de Juin 2013 a été, lui aussi, étudié et revu de fond en comble. La Commission de Venise nous a donné son avis, la Fondation Carter nous a donné son avis, la DRI a donné son avis, le PNUD nous a donné son avis.

N’oublions qu’à travers le débat national, il y a eu deux grands groupes d’experts qui se sont exprimés. Il y a ceux qui nous ont accompagné depuis Juin 2013, moi, je les appelle le groupe « Pr Hafedh Ben Salah » car c’est lui qui chapeautait ces constitutionnalistes venus de toutes les universités du pays.

Puis, il y a le deuxième groupe qui nous a rejoints récemment, au mois de Décembre 2013, le groupe « Iyadh Ben Achour » et tous les deux nous ont donné leur avis pour revoir et corrigé le sens et le contenu du texte. De plus, il y a trois experts en langues qui ont veillé aux formulations. Ainsi, pour être tout à fait juste, c’est l’œuvre à la fois des députés et de la société civile sous le regard vigilant des experts.

Quelles sont pour vous les avancées majeures de la nouvelle Constitution?

Tout d’abord, il y a un eu grand effort de réconciliation entre l’enracinement de la Tunisie dans dans la culture arabo-musulmane, je dirais même plus que cela va loin dès le début de son histoire, avec l’héritage carthaginois, mais aussi une volonté de redécouvrir son islamité. Nous avons entériné l’ouverture sur l’universel et les autres expériences humaines par rapport à ce qu’elles nous apportaient en termes de droits humains, de pluralisme, de respect de l’environnement. Il y a un attachement stratégique à l’enracinement dans une logique arabe et africaine et cela se reflète dans le Préambule, où nous avons fait un jeu d’équilibre pour rassembler toutes les ressources de notre appartenance et de notre aspiration à nous ouvrir sur le monde et à être dans le monde, ici et maintenant.

Certains trouvent que ce texte est un patchwork, je leur dis, quand bien même ce serait un patchwork, c’est un beau patchwork et dans le patchwork, il y a un côté artistique. Il y a dans ce prélude l’envie des Tunisiens dans leur diversité à se rassembler, avec leurs conflits et leurs différences, la volonté de trouver un dénominateur commun et à être eux-mêmes, tout en étant un trait d’union entre le monde arabo-musulman et le reste du monde.

Le chapitre Droits et Libertés en est un exemple. Je suis sincèrement fière de ce chapitre, parce qu’on s’est projeté dans l’avenir et pas seulement pour nous Tunisiens, mais pour toutes les sociétés arabo-musulmanes. Tout d’abord parce que les droits et les libertés accordées sont nombreux, nous établissons l’égalité entre citoyens et citoyennes. Nous avons évoqué les jeunes, les enfants, les handicapés, les travailleurs, les Tunisiens vivant à l’étranger, les générations futures, les intellectuels, les artistes, les sportifs, nous avons essayés de garantir les droits de tous, et grâce aux experts vigilants, mais aussi à l’UNESCO, nous avons été à l’écoute des voix de sagesse venant de l’intérieur et de l’extérieur de notre pays.

Nous avons pu résister à la volonté de mettre des limites aux libertés et avons fait front commun face au repli identitaire. Je trouve que ce chapitre est une vraie fierté. Il y a une aussi une belle avancée dans le chapitre concernant le pouvoir judiciaire car c’est la première fois que la Tunisie est dotée d’une véritable indépendance de ce troisième pouvoir ainsi que d’une Cour Constitutionnelle.

Le chapitre sur les instances constitutionnelles représente la garantie d’une meilleure gouvernance. L’enjeu reste de trouver un équilibre entre les différentes institutions car il faut veiller à ne pas fragmenter l’Etat et l’affaiblir. Enfin, la voix de la Révolution dans la Constitution, c’est le chapitre 7 sur la décentralisation, car c’est là que se trouve le vrai sens de la démocratisation par le bas.

Je crois que le Chapitre 7 sur la décentralisation est la réalisation constitutionnelle et juridique du slogan révolutionnaire : «el chaab yourid», (le peuple veut). D’ailleurs, il a été tellement bien travaillé que peu d’amendements ont été nécessaires à son adoption.

Comment qualifiez l’évolution de votre propre parti tout au long du processus?

Ce que je vais dire de ma famille politique qui est le Mouvement Ennahdha n’est pas si différent de mon avis sur le reste de l’échiquier politique. Ces deux ans ont été une vraie école d’apprentissage du pluralisme et de la démocratie. Ce fût l’occasion de parler avec l’autre, de se découvrir mais aussi d’apprendre à faire de la place à l’autre, même s’il est infiniment minoritaire dans cette assemblée

L’avenir de la démocratie en Tunisie, dépend beaucoup du genre de rapport que l’on instaure avec l’autre et comment on accepte les exigences de l’autre, comment on réagit aux opinions des autres, comment on répond à la provocation de l’autre et enfin comment dépasser l’inimitié de l’autre.

On est arrivé parfois dans cette assemblée à être accusé de tout. Des traîtres, des tueurs, des assassins, des réactionnaires, des moins-que-rien. Comment donc dépasser tout cela pour arriver au moment crucial où on peut s’entendre et avancer ?

Nous avons dû faire face à de grandes crises, des crises pendant lesquelles j’ai présidé les séances plénières et lors desquelles il a fallu accepter le droit de l’autre à se retirer. Il a fallu faire preuve de force de conviction pour convaincre nos collègues de revenir pour travailler ensemble.

En fait, en tant que vice-présidente et membre de la majorité, j’ai appris dans cette Assemblée, à mettre en œuvre les principes du dialogue inter-religieux et interculturel.

J’ai appris également à patienter et à être un facteur de sérénité. Bien sûr, je n’ai pas toujours réussie et mon groupe parlementaire n’a pas toujours donné l’exemple dans ce domaine.

Au début, je pensais que j’étais suffisamment armée avec le bagage que j’ai amené avec moi, de mon expérience dans la société civile, en étant convaincu que j’avais connu les types de dialogues les plus difficiles.

En réalité, l’altérité est beaucoup plus facile à vivre que le rapport de la similarité, car quand on est opposé, on va s’efforcer à chercher des points communs, mais là, nous sommes le même peuple, avec la même histoire et la même langue !

Au début de cette révolution, on s’était dit que malgré toutes nos différences, on se ressemble. Que Nenni ! Et c’est ça la politique, c’est faire la guerre par les mots et veiller à ne pas changer cette guerre des mots en guerre dans la rue.

C’est là le grand défi. Comment garder le lien avec l’autre. Nous n’avons pas besoin d’être identique, mais juste besoin d’avoir un dénominateur commun et d’accepter la différence sans envenimer les blessures.

Ce que j’ai essayé de partager avec mon groupe parlementaire, c’est de ne pas répondre à la provocation, en rappelant que nous avons la force numérique, mais de supporter les incompréhensions, de tempérer et de mitiger, afin d’arriver à un consensus.

Ce consensus est très coûteux. Il est coûteux au sein de l’Assemblée, parce que tous les collègues ne voient pas ça d’un bon œil mais aussi par nos bases populaires dans le pays, cependant, je pense que le propre du leadership politique, c’est d’oser déplaire aux bases, pour le bien de tout le pays. Ce que j’ai appris finalement, c’est à être plus tunisienne que Nahdhaoui.

Je pense qu’Ennahdha a été souvent en difficulté mais que nous avons su nous y prendre, notamment grâce au leadership du parti. Dr Aldelmajid Najar, par exemple, cet homme si discret a permis une lecture et une explication de l’Article Premier qui nous a beaucoup aidé à rapprocher et réconcilier Islam et démocratie.

Ce groupe parlementaire a été souvent sollicité par les autres partis et sa relation avec le CPR et Ettakatol n’est pas aussi facile que ce que l’on croit. C’est vrai que nos collègues ont souvent été une sorte d’aide pour nous contre nous-mêmes, ils avaient des exigences et des besoins vis-à-vis de leurs bases électorales.

Nous avons appris qu’être dans un partenariat ne veut pas forcément dire être toujours d’accord. Malgré les couacs de cette troïka et malgré les difficultés, c’est une expérience extraordinaire à refaire.

On a beaucoup appris, personnellement en côtoyant un homme comme Mr Mustafa Ben Jaafar, j’ai économisé 10 ans de pratique politique. J’ai beaucoup appris et j’étais à la bonne école. Bien sûr, il y a eu des dissensions et malgré le respect des consignes de vote et la discipline, il y a eu des personnalités fortes qui se sont exprimées et qui ont osé s’opposer.

Je dirais que nous sommes le parti politique au fonctionnement le plus démocratique. Nous discutons, nous avons des positions opposées et contradictoires, mais une fois que le vote tranche, tout le monde respecte la décision.

J’ai grandis avec une certaine culture, imprégnée de mon expérience française et de mes études d’Anglais. Je me suis spécialisée dans la traduction des textes religieux islamiques et en tant que fille d’imam, j’étais passionnée par ces questions. Malgré mon approche libérale, je n’ai jamais trouvé de difficulté à coexister avec quelqu’un comme Habib Ellouze, qui est plutôt traditionnaliste et conservateur.

Il y a cette capacité d’écoute et de discussions au sein d’Ennahdha qui nous a été très utile pour préserver l’unité de la Tunisie, même pendant les moments les plus durs, quand il y avait une foule énorme devant l’Assemblée lors du sit-in de Bardo en Août 2013 et que l’on nous accusait d’être des assassins. Ou encore lorsque Mohsen Marzouk y déclarait que lui et son groupe avait le sang rouge et que nous, nous avions le sang noir. Face à ce genre de discours fascisant et excluant, nous avions peur.

Bien heureusement, la menace du conflit de la rue s’est dissipée et nous n’avons pas répondu aux provocations. D’ailleurs, si nous devions n’avoir fait qu’une chose, ce serait celle-là !

Réussir, c’est parvenir à ramener les différents acteurs de la scène politique tunisienne autour d’une table de négociation et d’arriver aujourd’hui à voter la constitution. Ceux qui ne nous connaissent pas, se demande comment nous avons réussi à faire ça, que c’était par peur ou parce que la pression était grande, mais en fait, ils ne savent pas qu’une grande partie des hommes et des femmes d’Ennahdha ont vécus dans de véritables démocraties et qu’ils savent à quel point le débat est important pour établir un cadre démocratique.

Il est vrai que la pression entretenue par l’opposition et les organisations de la société civile a contribué à la fois à créer la crise et à sortir de la crise.

Que dites-vous du rôle des femmes au sein de l’ANC et de votre parcours en tant que femme politique dans une Tunisie post-révolutionnaire?

Jamais je ne me sentis aussi seule que le jour où j’ai été élue vice-présidente de cette Assemblée. Le fait que personne ne vienne me poser des questions juste après mon élection me paraissait normal, après tout, comme le disait Beji Caid Essebsi, nous étions tous des « bleus » et puis il n’y avait pas vraiment de femme politique en Tunisie, à part Maya Jribi, aucune n’avait véritablement marqué la vie politique tunisienne contemporaine.

Après le soir de cette première séance plénière de l’ANC, après mon élection, je me suis dit que quelqu’un viendrait me dire « qui êtes-vous ? ». Et bien non, aucun journaliste n’est venu me poser la question. Au début, j’ai trouvé cela injuste et peu compréhensible, aujourd’hui, je me rends compte avec de la distance que les médias ne donnaient aucune importante à cela parce qu’on ne prêtait pas beaucoup d’attention aux femmes politiques en Tunisie avant la Révolution.

Je pense que je me suis fait connaître le jour où j’ai présidé la séance plénière pour la première fois. C’était un jour où Mustafa Ben Jaafar avait une réunion avec des invités américains et j’ai donc dû le remplacer. Je n’oublierai jamais ce moment alors que nous votions justement l’article de la petite constitution qui traitait de l’indépendance de la justice.

Il y a eu une grande disputes entre deux grosses pointures, Mr Chebbi et Mme Jribi d’un côté et Mr Bhiri de l’autre. Au milieu de ce beau monde, moi, je me demandais comment jongler avec cela. C’est à ce moment-là que Mourad Maamdouni s’est levé pour m’invectiver violemment.

A l’intérieur de moi-même, je tremblais, car je n’avais même pas de règlement intérieur à suivre, mais l’un des fonctionnaires du Parlement, m’avait dit une fois que dans les règlements antérieurs, si un élu manquait de respect au président de l’Assemblée, ce dernier avait le droit de l’appeler à une séance disciplinaire.

Et là, je prends mon courage à deux mains, je me lève, je lève la séance plénière et je convoque l’élu. Je crois qu’à ce moment, mes collègues ont pu voir que je pouvais être une femme forte, imposer ma volonté et surtout faire taire un homme qui avait dépassé les limites.

Et puis petit à petit, j’ai découvert que malgré les slogans de l’ancien régime, la femme tunisienne était plutôt une femme sous tutelle. Ma mission à moi et à mes collègues, c’est de lever cette tutelle, celle exercé par les hommes et par les partis.

J’ai même eu mes moments de conflits avec les hommes, dont le président de mon groupe parlementaire, quand par exemple j’ai dû dire non, j’ai dit non. C’est une nouvelle façon d’être en politique qui a commencé à se forger. Etre une femme politique en Tunisie, c’est aussi s’exposer à toutes sortes de critiques malvenues. On a tout cherché, mon salaire, soit disant en euros, supérieur à celui du président de l’Assemblée, mieux encore, supérieur à celui du président de la république, on m’a prêté l’acquisition de toutes sortes de propriété, à Gammarth, à Sousse, des voitures luxes… j’ai eu l’impression d’être devenue un peu devenue la Margaret Tchacher au foulard.

Pour moi, faire de la politique, c’est s’imposer quand cela est nécessaire, c’est savoir donner la parole quand il le faut et faire appliquer le règlement quand il le faut.

J’ai l’impression que cette ambiance inspire beaucoup de femmes dans l’Assemblée et je remarque que les observateurs de la scène politique tunisienne voient que les femmes politiques prennent de la visibilité et qu’elles sont plus hardies dans la prise de décision, dans leur prise de position, dans la défense de leurs opinions, et leurs idées.

Elles ont saisis l’opportunité du sit-in du Bardo pour se mettre en avant, comme Maya Jribi, Selma Bacar ou encore Nadia Chaabane. Nous avons eu des jeunes élues qui ont montré un autre nouveau visage de femme politique. Noura Belhassen, Lobni Jribi, par exemple. Mais aussi Loubna Bennasser dont le parti boycottait l’ANC. Je n’oublierai pas comment elle s’est opposé et à oser défier le parti, même si elle s’est fait exclure des instances.

Je sens qu’il y a un nouveau modèle de femme politique qui n’est pas sous tutelle, je pense que l’article 45 dans la Constitution, porté et cautionné par mon groupe parlementaire, est un acquis bien mérité pour les femmes tunisiennes.

Le fait que l’Etat favorise la présence des femmes dans toutes les instances élues, cela signifie que l’Etat favorise la candidature des femmes et cela va appuyer les femmes tunisiennes dans leurs démarches.

Même si, je ne conçois pas que cela est possible sans spécifier dans le code électoral des provisions pour obliger les partis politiques à mettre ces dispositions en œuvre.

Comment va-t-on avoir des femmes leaders politiques s’il n’y a pas au sein des partis des mécanismes qui les obligent à réserver des positions pour les femmes ?

Je reconnais bien le fait que dans les cinquante années passées, nous avons eu des femmes politiques extraordinaires comme Radhia Haddad ou Fethia Mzali mais elles étaient toutes tributaires du parti au pouvoir et des hommes qui les ont placés là.

Je pense que nous sommes à un moment où enfin, les femmes politiques peuvent faire leur chemin grâce à ce qu’elles sont et ce qu’elles proposent mais aussi grâce à la loi et aux droits offerts par la Constitution.

On me reproche parfois d’être en avance par rapport à mon groupe parlementaire, mais cette position est aussi celle de certains membres de notre famille politique, notamment du président de notre parti et j’ai toujours trouvé chez Mr Rached Ghannouchi un soutien permanent et convaincu. Je ne suis pas là pour faire de la figuration, mais pour exercer mes prérogatives, être une femme de conviction, une femme qui a une opinion, une femme qui a une présence et une présence effective.

Pour moi, le combat ne fait que commencer pour imposer la femme dans la vie politique non pas parce qu’un homme politique le veut, mais parce qu’elle, elle le veut.

Quelles sont vos perspectives pour l’avenir ?

Vous savez, il y a en politique, ce que j’appelle le fait purgatoire, à la fin d’un mandat, les hommes politiques passent par une étape qui leur permet de renaître sous une forme positive. Je pense qu’il y aura un effet purgatoire collectif avec l’adoption de la Constitution.

Si on arrive à l’adopter, il y aura un effet de rédemption pour nos politiques, même si certains médias et certains groupes ont réussi à dégoûter beaucoup de citoyens de la politique et même de leur faire regretter d’avoir soutenu la Révolution.

Je pense donc que cela va libérer les grands partis politiques d’un grand poids. Notamment celui de la transition car elle aura enfin ses propres mécanismes pour marcher.

Ainsi, malgré toutes les difficultés, sur le plan économique, au niveau sécuritaire et politique même, je pense que nous sommes sur la bonne voie pour mettre en marche cette Révolution. D’abord grâce à l’ISIE et le code électoral à venir, la fixation des dates des élections, la mise en application de la Constitution puis avec la mise en place de la Cour Constitutionnelle.

La naissance de la démocratie, comme toute naissance, est douloureuse, mais après la douleur, il y a aussi le moment où l’on commence à se réjouir. Je suis très positive pour la suite, d’autant que je considère n’être qu’un élément dans ce grand mouvement et il y a beaucoup de compétences et de volontés qui nous entourent.

Ces deux dernières années, j’ai travaillais pour réaliser la mission qui fût la nôtre afin que se concrétise une part des aspirations des Tunisiens, à savoir, une Constitution équitable et une transition vers la démocratie réussie. Quant à la suite, je serais là où mon parti m’appellera et je fais confiance à ce parti.

Je serais là où ma conscience et mon sens citoyen me guideront. Même si je devais revenir devant mon ordinateur comme traductrice ou écrivain, je serais très heureuse, car ça sera la meilleure des places.

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