Non classé

La Libye s’investit dans un contrat énergétique avec la Tunisie

El_Saharara_oil_field,_LibyaUn nouvel accord avec la Libye pourrait aider la Tunisie à répondre à la demande à court terme en combustibles fossiles, et relancer le projet de construction de la raffinerie de Skhira, chiffré à 2 milliards de dollars.

Source: www.maghrebemergent.com

Conformément aux dispositions de cet accord signé au mois de juin, la Tunisie achètera 10 millions de barils de pétrole entre août 2013 et la fin de l’année 2014 à des tarifs réduits. La Libye fournira 450 000 barils de brut par mois entre août et décembre 2013, puis 650 000 barils par mois en 2014. Le prix de vente n’a pas été révélé, mais les médias libyens ont indiqué que les parties s’étaient entendues sur un tarif préférentiel. Le ministre tunisien de l’Économie, Ridha Saidi, a déclaré que le versement initial serait différé, sans toutefois préciser la durée de ce report. La Tunisie, qui possède des réserves de pétrole limitées et des réserves de gaz légèrement plus importante, importe davantage de pétrole qu’elle n’en exporte depuis 2000, exception faite de 2009, année marquée par une hausse de la production et un repli de la consommation. D’après l’Entreprise tunisienne d’activités pétrolières (ETAP), la production mensuelle de pétrole s’élevait à environ 2 millions de barils en janvier 2013.

Une facture énergétique qui pèse lourd

Les importations de pétrole pèsent lourdement sur la balance des paiements, d’ores et déjà malmenée par la baisse des investissements directs étrangers, de la demande d’exportations vers l’Europe et des revenus du tourisme. Fin juin, les réserves de change ont chuté pour s’établir à 10.47 milliards de dinars tunisiens (5.15 milliards d’euros), soit l’équivalent de 94 jours d’importations, un résultat en baisse par rapport à la même période l’an dernier (100 jours) et à fin 2010 (140 jours). C’est la première fois que les réserves de change passent sous barre des 100 jours, niveau que la Banque centrale juge adéquat en termes de sécurité financière. Le secteur énergétique pèse également sur le solde budgétaire, en raison des subventions aux carburants, même si le gouvernement met actuellement en œuvre un programme de réformes afin d’inverser la tendance baissière des déficits.

Subventions en baisse

Au mois de mars, et pour la seconde fois en six mois, l’État a en effet revu ces subventions à la baisse, en augmentant les prix à la pompe de 6.8 %. Cette mesure devrait permettre de réduire les dépenses budgétaires de 2013 de 500 millions de dinars tunisiens (246 millions d’euros), qui s’établiraient ainsi à 4.2 milliards de dinars tunisiens (2.07 milliards d’euros). Lors de leur entrevue du mois de juin, les représentants tunisiens et libyens ont discuté d’un certain nombre d’autres projets communs, notamment le projet de construction d’une raffinerie à Skhira, chiffré à 2 milliards de dollars, qui devrait approvisionner aussi bien le marché national que les marchés étrangers. Le site devrait être doté d’une capacité initiale de 120 000 barils par jour d’équivalent pétrole, qui pourra être portée à 250 000 barils par jour si l’approvisionnement s’avère suffisant.

Relance du projet de raffinerie à Skhira

Le ministère libyen du Pétrole et du Gaz a confirmé en juin sa participation au projet de raffinerie de Skhira, même si son rôle n’a pas encore été précisément défini. Initialement confié à Qatar Petroleum en 2007, le projet a finalement été suspendu en raison du fléchissement des prix mondiaux du pétrole, qui a fait perdre tout intérêt pour cette raffinerie. La Libye a accepté de reprendre le projet fin 2010, y compris des plans provisoires pour traiter le pétrole brut libyen. Cependant, ces plans ont été contrecarrés une nouvelle fois en raison des troubles politiques qui ont frappé les deux pays. En 2012, Qatar Petroleum a annoncé qu’elle réintégrait et relançait le projet, mais que la hausse des coûts imposait la participation d’un partenaire supplémentaire. L’engagement du ministère libyen du Pétrole et du Gaz, conclu en juin, pourrait fournir le soutien nécessaire pour concrétiser ce grand projet, même si son rôle doit encore être défini. La raffinerie de Skhira serait la seconde en Tunisie, et permettrait de multiplier par plus de quatre la capacité actuelle de raffinage, qui s’élève à 34 000 barils par jour.

Projets prometteurs pour les deux pays

Une discussion a été engagée concernant la création d’un oléoduc visant à approvisionner le site de Skhira en pétrole brut libyen. Lors de leur entretien du mois de juin, les parties auraient décidé de constituer un groupe de travail chargé d’évaluer la faisabilité d’un approvisionnement en pétrole libyen comme matière première. D’après les médias locaux, ce projet pourrait englober la construction d’une liaison entre les gisements libyens et l’oléoduc de Trapsa, qui rejoint le terminal pétrolier de Skhira. Ce même groupe de travail aura également pour mission de réaliser des études de faisabilité pour un projet de gazoduc de 260 kilomètres, qui reliera le complexe gazier de Mellitah, en Libye, à Gabes. Si ses réserves sont limitées par rapport à celles des géants de la région, tels que l’Algérie et la Libye, la Tunisie met tout en œuvre pour maximiser la valeur de son pétrole et son gaz domestiques, dans le dessein de réduire durablement ses coûts énergétiques. Le pays s’efforce d’encourager les nouveaux projets de prospection, mais devra certainement retrouver une stabilité économique et politique pour revenir à un niveau d’investissement similaire à celui de 2010. Néanmoins, le récent partenariat conclu avec la Libye devrait offrir au secteur des perspectives de performance prometteuses.

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page
superreplica.co