Intervention du Prof. Ben Aissa à la conférence sur la gouvernance publique en phase de transition démocratique
Dr. Safouane Ben Aissa est professeur d’économie à l’Université Tunis El-Manar et consultant pour la Banque africaine de développement. Il a publié plusieurs articles scientifiques dans des revues académiques de premier plan. Il participé à la deuxième session de la conférence, portant sur les approches d’évaluation de la gouvernance économique en phase de transition démocratique. Il a entamé son intervention en reprenant l’une des idées d’un spécialiste de la « transitologie », professeur Philippe Schmitter, concernant l’issue des transitions. Ainsi a-t-il tenu à souligner d’abord que « l’issue des transitions n’est pas forcément le processus de démocratisation. Il y a trois issues possibles, la démocratisation, l’autocratie ou un modèle hybride avec des dosages d ifférents ». Selon Dr. Ben Aissa, ce pronostic devrait nous interpeller car on doit être particulièrement vigilant pour que le processus réussisse en Tunisie dès son premier essai.
En ce qui concerne l’approche d’évaluation de la gouvernance économique en phase de transition, Dr. Ben Aissa affirme qu’il est nécessaire de prendre en compte l’incertitude inhérente à la phase de transition. Elle explique en partie le fait qu’il y a un écart entre ce qui était programmé et ce qui a été réalisé.
Par ailleurs, Dr. Ben Aissa souligne que l’incertitude, à laquelle s’ajoute le facteur de l’insécurité ont un coût élevé qu’il faut bien assumer : c’est la perte des opportunités. Cette perte est selon lui plus causée par ces deux facteurs que par une mauvaise gouvernance économique.
En outre, il faut bien prendre en compte le fait que le changement structurel tarde car il s’agit d’un processus qui prend du temps.
De plus, pour évaluer la gouvernance économique en phase de transition, il faut une approche qui considère cette phase dans son ensemble. Dr. Ben Aissa recommande une approche méthodologie qui scinde le processus en trois grandes étapes. Le diagnostic, la place de la vision et de la stratégie et puis la place de leur déclinaison pour les actions. La consolidation des étapes doit passer par le consensus le plus large possible, tout comme cela a été le cas pour la constitution. On peut, également, distinguer le sectoriel du transversal dans ce processus.
